«Tous les détenus sont là pour une raison», martèle le général. Mais aucun pour une «bonne raison» : une raison que seule la justice pourrait conférer.Aujourd'hui, s'ouvre à Guantanamo la troisième session des «commissions militaires», tribunaux créés sur mesure par le Pentagone après que la Cour suprême eut reconnu aux détenus le droit à un procès. Elles mettent en scène des juges en uniforme, des jurés ayant au moins le grade de colonel et des avocats militaires qui dénoncent une procédure arbitraire. Plusieurs d'entre eux sont des réservistes, juristes dans le civil qui redoutent d'être radiés du barreau s'ils participent à cette justice d'exception. Les détenus encourent la peine de mort et la plupart refusent de coopérer.Colmatage inefficace car d'autres brèches lézardent la forteresse, initialement conçue pour rester hors de portée de tout processus judiciaire. Survetement Adidas Homme Pas Cher
Près de 200 recours ont été déposés devant des tribunaux civils au nom du droit fondamental de contester sa détention, également reconnu aux «ennemis combattants» en juin 2004. En riposte, le Congrès a adopté en décembre dernier un amendement qui les prive de cette option jusqu'à une hypothétique condamnation. Saisie, la Cour suprême a décidé d'examiner fin mars l'ensemble du système des commissions militaires. La justice civile américaine va-t-elle rattraper Guantanamo ?«Une anomalie temporaire»Elle a peut-être de meilleures chances que les pressions internationales, restées jusqu'ici sans écho. Après un rapport de l'ONU demandant sa fermeture, deux alliés des États-Unis viennent de porter leur coup de burin à l'édifice carcéral du Pentagone. Guantanamo est «une anomalie temporaire», a dit le premier ministre britannique, Tony Blair. «Il faut le fermer au plus tôt», estime son homologue italien, Silvio Berlusconi, attendu demain à Washington avec le rare honneur d'un discours au Congrès. Survetement Armani EA7 Femme Leurs voix ne pèseront sans doute pas plus que celle de la chancelière allemande, Angela Merkel, dont les critiques furent écartées par George Bush en janvier.Pourtant, cette prison sans condamnés pose un problème avant tout politique. Aucune des questions que soulève Guantanamo ne trouve de réponse satisfaisante sur ce bout d'île abandonné à la guerre froide. Si «les plus durs du noyau dur d'al-Qaida se trouvent ici», comme l'affirme le général Hood, pourquoi a-t-on libéré 260 d'entre eux sans autre forme de procès et s'apprête-t-on à en faire autant avec 119 autres ? «Ils ont épuisé leur valeur en matière de renseignement et ne représentent plus une menace pour les États-Unis», explique le commandant de Guantanamo. Est-ce admettre leur innocence ? Loin de là : «Plusieurs ex-prisonniers sont retournés sur le champ de bataille et quatorze ont même été recapturés en Afghanistan.»8% de combattants d'al-QaidaA défaut de procès, les détenus ont droit à un «conseil de révision administratif» annuel pour évaluer «leur dangerosité et leur utilité comme sources d'informations. Libérer des ennemis durant le conflit est sans précédent», insiste-t-on à «Gitmo». Survetement Armani EA7 Femme Pas Cher
Mais les statistiques du Pentagone indiqueraient que seulement 45% des prisonniers ont commis «un acte hostile» envers les États-Unis et qu'à peine 8% sont des «combattants d'al-Qaida». «Inexact», s'emporte le général Hood. «Ces individus sont lancés dans une guerre sainte, commente le capitaine John Adams. Si vous voulez les ramener avec vous à Paris, ce serait une expérience intéressante.»La dernière ligne de défense de Guantanamo est qu'on y recueille encore des renseignements précieux, au bout de quatre ans de réclusion. «Après les attentats de Londres en juillet 2005, nous avons transmis des informations qui ont aidé à prévenir des attaques terroristes en France et en Allemagne», affirme le major Jeffrey Weir. Pourtant, souligne-t-il, «la plupart des interrogatoires sont devenus des conversations, d'ailleurs plutôt ennuyeuses.
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