Une pirogue à moteur remonte lentement le fleuve. Une lumière de commencement du monde vibre à l'horizon, s'attarde un instant au-dessus de la canopée avant de gagner peu à peu le ciel entier. Sur les rives oblongues, la forêt amazonienne s'étend à perte de vue.Au moment où s'achève le 3e Mondial du film d'aventures de Manaus, la beauté violente du paysage vous saute au visage. Lionel Chouchan, organisateur du festival, l'a vite compris : «Une telle manifestation ne pouvait se faire qu'ici ! D'autant que l'Etat d'Amazonas s'est vraiment impliqué dans le développement durable et souhaite promouvoir ici l'écotourisme.»Pour Hugo Metz, la trentaine athlétique, qui a sélectionné les documentaires en compétition (15 sur 200 visionnés), l'enjeu est simple : «On ne peut plus faire l'autruche, il faut agir. Autrefois, les documentaires se plaçaient sur le terrain des sentiments, pas dans la sensibilisation. longchamp pliable cuir
Le travail de Diane Fossey, consacré aux gorilles, en était l'emblème. Aujourd'hui, le discours a radicalement changé. En bref : pour se sauver, il faut sauver les autres !»Dans cette nouvelle perspective, le documentaire tient un rôle majeur. Il a la charge d'exposer au plus grand nombre l'état de la planète. Cependant, il est aussi à la croisée des chemins. Si l'avènement du numérique et la légèreté nouvelle des matériels ont permis de faciliter le tournage des films, un problème important demeure : celui de la narration. Que raconter et dans quel but ? Entre militantisme et spectacle, deux conceptions s'opposent. longchamp tour eiffel La vétérinaire Marie-Claude Bomsel, professeur au Musée national d'histoire naturelle, directrice de la ménagerie du Jardin des Plantes, chroniqueuse animalière sur France 2 et membre du jury, s'interroge : «Faut-il vraiment casser le rêve des spectateurs en leur montrant le monde tel qu'il est ? La nature et le monde animal sont violents, par essence sauvages, et les spectateurs ne sont pas toujours prêts à le voir... Il n'y a pas de belle fin dans la nature ! Pour ma part, je préfère que les films animaliers soient scénarisés, qu'ils racontent une histoire et maintiennent la part du rêve et l'espérance de la vie chez le spectateur.»Egalement membre du jury, Maria Fadiman a été élue «exploratrice émergente de l'année» par le National Geographic. Elle dirige des recherches de géographie ethnobotanique dans les pays en développement, prépare des médicaments à base de plantes avec les indigènes d'Amérique du Sud et s'intéresse aux différentes utilisations du bois en Afrique. Sa vision du documentaire est plus radicale : «Il faut faire très attention. pochette trousse longchamp pas cher
Raconter une histoire, d'accord, mais sans sacrifier les faits scientifiques ! Certes, il y a urgence à filmer, à documenter tout ce qui va se perdre, mais cela implique un paradoxe : tourner un film dans la forêt amazonienne ou en Afrique, c'est bouleverser les modes de vie ! Lors de mes recherches, je n'emporte ni savon ni shampoing, j'essaie de vivre de la même manière que les tribus qui m'acceptent.» Nulle gloriole dans ses propos, mais une véritable réflexion, qui pousse Maria Fadiman à hésiter devant la proposition du National Geographic de réaliser ses propres documentaires.Le film lauréat du festival dans la section documentaire, My First Contact, illustre cette contradiction. Plus de quatre siècles après l'arrivée des Portugais, certaines tribus indiennes du Brésil n'avaient jamais rencontré l'homme blanc. Dans les années 40, les frères Villas Boas décident d'aller au-devant de ces Indiens afin de les sauver de la menace expansionniste. En 1961, ils créent la réserve de Xingu pour y installer les tribus en péril..
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